SAVOIR-FAIRE
ET FABRICATION

Précisions du geste

La ganterie française 

est une ode à la main.

Par les gestes précis et mains expertes des artisans, le gant vient délicatement l’habiller avec élégance, telle une caresse. Cette sensation de seconde peau, seul le cuir le permet. Mais cette matière de prédilection est avant tout choisie pour sa résistance au temps et ses multiples possibilités de créations.

 

En amont de la fabrication, le gantier s’adonne à une sélection méticuleuse des peaux qui seront classées par couleur et par taille. Débute alors une série d’étapes où les gentes se répètent et se précisent. 

LES ÉTAPES DE FABRICATION

LE « TRAVAIL »

La peau, une fois sélectionnée, est humidifiée à l’intérieur d’un tissu {nappe) humide ou au tampon, talquée puis « travaillée », étirée dans le sens de la longueur et de la largeur. Elle obtient une « bonne nervosité ».

LE DÉPEÇAGE

Le coupeur étire la peau et découpe à l’aide d’un ciseau dans un sens pour définir la longueur et ensuite dans le sens de la largeur pour mettre le cuir nécessaire correspondant à la taille du gant à fabriquer. C’est le dépeçage. 

L’ÉTAVILLONNAGE

Le morceau de cuir est à nouveau étiré dans le sens de la longueur aux dimensions du gabarit. C’est l’étavillonnage.

LA « FENTE »

Il est ensuite coupé à l’emporte-pièce ou « main de fer » selon la forme définie du gant. Il en existe un par type de gant et par pointure. Les doigts sont séparés, l’emplacement du pouce est évidé lors de cette opération appelée « fente ».

L’ASSEMBLAGE

Les différents éléments, après vérification, sont assemblés et numérotés avec leurs fourchettes (entre-doigts) dans l’atelier avec les finitions souhaitées. Les coutures sont le Cousu-main, le Piqué Anglais, le Brosser ou surjet. 

LA DOUBLURE

Les coutures sont contrôlées avant la pose de la doublure à l’aide d’une baguette ou ouvre-gant, la doublure véritable gant à l’intérieur, est cousue à l’extrémité de chaque doigt.

LA MAIN CHAUDE

Le passage dans « la main chaude » est l’ultime étape. Le gant est dressé sur une main métallique chauffante pour sa mise en forme définitive. Il peut être brossé ou « lissé » pour un effet glacé.

Chacun de ses gestes est accompagné d’outils bien spécifiques du gantier. 

LES OUTILS

Chaque geste est accompagné d’outils bien spécifiques du gantier

LE COUTEAU

Ou machine à doler pour assouplir, dérider la peau.

LE PIED DU GANTIER

Ou pied de Charlemagne servant d’instrument de mesure pour déterminer la taille (la longueur) et la pointure (la largeur) du gant. C’est une réglette en bois de 32,4 cm, soit la longueur du pied de Charlemagne. Elle est divisée en douze graduations appelées « pouces ». La taille du gant s’exprime toujours en pouces et en demi-pouces, du 6 ½ au 11 pour l’adulte.

LE CISEAUX DU GANTIER

Pour découper la peau suivant les contours d’un calibre en carton, sur lesquels sont indiqués la fente des doigts et l’emplacement du pouce. Les lames sont plus courtes que celles des ciseaux de tailleur.

LA MAIN DE FER

Utilisée en dernier dans l’étape de la coupe. Le rectangle en cuir est posé sur cet emporte-pièce métallique inventé en 1838 par Xavier Joulin. Sous l’effet de la presse hydraulique, les doigts sont très précisément séparés et l’emplacement du pouce, évidé.

LA BAGUETTE

Ou ouvre-gant formée de deux pointes fonctionnant comme une pince à linge. Elle permet de vérifier et de réparer les coutures.

LA MAIN CHAUDE

Est l’équivalent du pressing en ganterie. Le gant est placé sur cette forme de main plate et chauffée qui le défroisse.